
Nous vivons une époque étrange, saturée d’images et de cris, où chacun dispose dans sa poche d’une scène et d’un public. Il suffit d’un geste, d’un clic : montrer. On appelle ça partager, mais est-ce vraiment le cas ?
Il y a dans notre vocabulaire moderne un glissement discret mais profond, presque dangereux : le partage se fait souvent passer pour ce qu’il n’est pas. Montrer un plat, une colère, un selfie dans une lumière flatteuse, une opinion tranchée comme une lame — tout cela est rangé sous le mot « partage ». Mais ce n’est que du “montrage”.
Le montrage, ce n’est pas donner. C’est afficher. C’est dire : regardez-moi, admirez-moi, plaignez-moi ou redoutez-moi. Il ne contient aucune transmission, aucune graine semée dans l’esprit de l’autre. Il est solipsiste, c’est-à-dire refermé sur soi-même. Le montrage alimente l’égo, mais pas l’intelligence, ni la communauté. Il consomme l’attention des autres comme un carburant, et la brûle sans la recycler.
Le partage, lui, commence là où le montrage s’arrête.
💬 Ce que l’on donne vraiment
Partager, c’est ouvrir un espace, offrir un savoir, un ressenti, une expérience sans attendre de retour immédiat. Un poème offert sans prétention. Un témoignage utile. Une création artistique laissée au vent numérique comme une bouteille en mer, sans besoin de reconnaissance tapageuse. C’est transmettre.
Le partage, dans sa forme la plus noble, élève l’autre sans se hausser soi-même. Il cherche à enrichir, à faire éclore quelque chose chez celui ou celle qui reçoit. Il donne des ailes, parfois littéralement.
Et dans les replis du web, il existe des lieux, encore rares, qui prennent ce mot au sérieux.

✨ Quand le partage devient art
On les reconnaît à leur humilité. Ils ne crient pas, ils ne “buzzent” pas. Ils invitent. Ils encouragent la publication d’œuvres qui émettent le bien, le bon, comme on allume une lanterne dans une nuit trop bruyante.
Certains vont même plus loin : ils proposent des concours de poésie où chaque strophe est un baume. Des concours d’illustration de poèmes où peintres et dessinateurs se mettent au service des mots des autres, dans une forme d’alchimie douce. D’autres concours, plus insolites, s’intéressent aux “récipients inspirés”, où l’on doit créer un objet contenant (pot, boîte, coupe) et lui associer un texte, une émotion, une légende. Une tentative de redonner sens à l’objet, au geste, au récit.
Ce n’est plus de l’exposition, c’est une circulation.
Ces lieux offrent aussi des galeries où les œuvres d’écriture, de peinture, de musique, surgissent au hasard, sans tri algorithmique ni hiérarchie sociale. Une sorte de courant d’air frais dans la galerie du Net. Et, sans forcément le dire, ils prennent modèle sur l’aurore : celle qui, sans orgueil, fait lever la lumière sur le monde entier.

🌿 L’empreinte ou l’éphémère ?
Le montrage, on l’aura compris, ne dure qu’un instant. Il brûle vite, se consume dans les “likes” et les commentaires creux. Il ne laisse rien sinon une trace de vanité.
Le partage, lui, construit. Il laisse une empreinte. Pas seulement numérique : humaine, sensible, culturelle.
Dans une époque qui confond publication et communication, visibilité et rayonnement, il est urgent de revenir à l’intention.
Partager, ce n’est pas s’exposer. C’est donner en se retirant légèrement, comme on passe une tasse de thé, comme on tend un livre aimé, comme on cueille une fleur pour quelqu’un d’autre.
Et si vous avez envie d’explorer un lieu où le partage véritable inspire, éclaire et relie, laissez-vous guider par les ailes du hasard sur partageos.info. Peut-être y découvrirez-vous ce que l’aurore peut offrir à ceux qui regardent vers l’est…